Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/333

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sa femme. Au premier tournant du chemin, il la vit accourir à lui. L’abordage fut tragique ; mais les protestations qu’elle lui fit et l’innocence de ses beaux yeux désarmèrent bientôt sa fureur. Elle lui affirma qu’elle était partie en voiture à l’heure convenue, qu’elle l’avait attendu longtemps dans les gorges d’Apremont, que, ne le voyant pas venir, elle avait continué sa route, espérant toujours le rejoindre, qu’arrivée à Franchard elle avait trouvé M. Lestoc, qu’elle avait envoyé incontinent le jeune homme à la recherche de son cher Johannes, tandis qu’elle-même se rongeait, se dévorait d’inquiétude. Le petit Lestoc, qui survint en ce moment, répéta de point en point toute cette histoire. En ce qui concernait la fameuse inscription gravée sur l’écorce du Rageur, il représenta à M. Drommel qu’il y a des hasards de coïncidence dont les esprits graves se gardent bien de rien conclure. M. Drommel interrogea en secret le cocher, qui confirma par ses dires la parfaite exactitude de cette double déposition. A la vérité, il avait l’air narquois ; mais les cochers de Fontainebleau sont tous narquois, sans que cela tire à conséquence. Aussi ne faut-il ajouter aucune foi au témoignage suspect d’un bûcheron, qui se trouvait dans les environs de Franchard quand