Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/334

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Mme Drommel y arriva, et qui n’a pas craint d’avancer qu’elle n’était pas seule, qu’il a vu, de ses yeux vu, un jeune homme assis auprès d’elle dans la voiture. Que deviendrait la réputation des femmes si l’on se mettait à tenir pour parole d’évangile tout ce que peut dire un bûcheron ?

L’essentiel est que M. Drommel ait pris le bon parti : il abjura ses soupçons téméraires, il crut fermement à l’innocence de l’école du plein air. Le petit Lestoc acheva de se concilier ses bonnes grâces en l’assistant dans toutes ses démarches pour recouvrer son argent, et surtout en lui ouvrant sa bourse, car il lui prêta cinq mille francs avec de grandes facilités de remboursement. Il lui gagna si bien le cœur, que M. Drommel l’engagea à faire avec sa femme et lui le voyage d’Italie. Le jeune homme a des affaires urgentes qui le retiennent encore à Paris, mais on s’est donné rendez-vous à Venise. Mme Drommel souriait en lui disant adieu, elle sourira en le revoyant au mois de février, et le printemps se mettra de la partie. Honni soit qui mal y pense !

Quant à la sacoche, c’est une autre affaire, et il a été impossible de la retrouver, impossible de mettre la main sur le prince de Malaserra. Une bonne femme prétend qu’elle a rencontré dans la gorge