Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/60

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femme qui demeure ici près est vraiment ce que tu dis, je serai ton avocat auprès de ta mère, et nous lui ferons entendre raison. Veux-tu me présenter à Mme Corneuil ! Je lui tâterai le pouls, et je te promets…

— Êtes-vous bien sincère, mon oncle ? lui demanda Horace, en le regardant d’un air de défiance et de défi. Puis-je compter sur votre parfaite loyauté ? Vous ne chercherez pas ?…

— Foi d’oncle et de gentilhomme ! interrompit à son tour le marquis.

— En ce cas, embrassons-nous, et cette fois sera la bonne, » répondit Horace, en prenant la main qu’il lui tendait.

L’oncle et le neveu restèrent quelque temps encore à causer comme de bons amis. Il était près de minuit, quand M. de Miraval se souvint que sa voiture l’attendait sur le chemin pour le ramener à son hôtel. Il se leva et dit à Horace :

« Il est donc convenu que tu me présenteras demain ?

— Oui, mon oncle, à deux heures précises.

— C’est ton heure, l’heure où tu la vois ?

— C’est une de mes heures. Je ne travaille jamais entre le déjeuner et le dîner.

— Et tout cela est réglé comme du papier de musique.