Page:Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses, 1869, Tome 1.djvu/298

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M…[1]. Il venait, m’a-t-il dit, me faire des excuses de ce qu’un officier de son corps avait pu me manquer à ce point. Il ne l’avait appris qu’à dîner chez la Maréchale, & avait sur-le-champ, envoyé ordre à Prévan de se rendre en prison. J’ai demandé grâce, & il me l’a refusée. Alors j’ai pensé que, comme complice, il fallait m’exécuter de mon côté, & garder au moins de rigides arrêts. J’ai fait fermer ma porte, & dire que j’étais incommodée.

C’est à ma solitude que vous devez cette longue lettre. J’en écrirai une à madame de Volanges, dont sûrement elle fera lecture publique, & où vous verrez cette histoire telle qu’il faut la raconter.

J’oubliais de vous dire que Belleroche est outré, & veut absolument se battre avec Prévan. Le pauvre garçon ! heureusement j’aurai le temps de calmer sa tête. En attendant, je vais reposer la mienne, qui est fatiguée d’écrire. Adieu, vicomte.

De…, ce 25 septembre 17… au soir.

Lettre LXXXVI.

La maréchale de… à la marquise de Merteuil.
(Billet inclus dans la précédente.)

Mon Dieu qu’est-ce donc que j’apprends, ma

  1. Le commandant du corps dans lequel M. de Prévan servait.