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Page:Choiseul-Meuse - Eugenie - v1.djvu/215

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ces entretiens, prétendus mystiques, fussent entendus ; je ne sais si ma mère soupçonnait ou non que j’eusse déjà connu l’amour, mais la rigueur avec laquelle elle en parlait ne portait absolument que sur la violence et les suites des affections morales : voilà, me disait-elle, ce que je trouve d’une absurdité choquante, la nature a créé les besoins et les désirs des sens, la religion en exige le sacrifice, mais la faiblesse humaine ne rend pas toujours cet effort possible ; nous péchons ! et le ciel reçoit notre repentir, voilà ce qu’il est aisé de concevoir.

Mais ces passions insensées qui nous attachent exclusivement à un seul homme, qui le rendent le seul arbitre de notre bonheur ou de notre infortune, qui rendent insensible à tout ce qui n’est pas lui, soumise à