Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/179

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votre protecteur et votre élève, surpasse déjà les vœux de toute la nation. Les malheurs de la maison royale le placèrent sur le trône, le bonheur de la France l’y conservera ; le Ciel nous l’a fait acheter trop cher pour nous l’enlever ; ses châtimens ont fini à lui, et c’est par lui que doivent recommencer ses faveurs. David, le dernier de ses frères, choisi d’en haut pour régner, devint le plus grand Roi de la maison de Juda. Dieu affermit souvent les trônes en renversant l’ordre des successions, et ne fait précéder ses vengeances que pour nous annoncer un plus grand bienfait. Ses dons sont sans repentir, mais ils ne sont jamais sans amertume. Plus cet enfant précieux nous a coûté, plus nous en devons attendre ; tout nous montre de loin ses grandes destinées, et les dons heureux de la nature, qui se développent tous les jours en lui, et la sagesse respectable et héréditaire d’un des premiers sujets de l’état qui les cultive.

Que d’éloges vous préparent, Messieurs, des espérances si brillantes ! Notre tendresse va les chercher déjà dans l’avenir, et nous hâtons les temps, comme si nous pouvions hâter notre bonheur.

Qu’il croise sous les soins infatigables du Prince glorieux, dépositaire de son autorité. La minorité de nos Rois avoit armé jusqu’ici contre nous, les nations jalouses de notre gloire ; la valeur du Prince qui nous régit les arrête ; la supériorité