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chemin de croix

collège j’avais un peu trop négligé peut-être les chemins de croix, que je considérais comme une manifestation religieuse trop éclatante, trop publique aussi pour mon degré de piété.

Si j’étais du nombre des pharisiens qui courent les rues aujourd’hui et nous ennuient de leurs capucinades, je cacherais ces aveux qui leur conviennent après tout aussi bien qu’à moi-même ; mais à quoi bon afficher leur fausse et hypocrite dévotion.

Je pris donc la route de mon église… j’allais remplir ma promesse.

***

Le croup sévissait.

Le croup — cet épervier des ténèbres comme l’appelle Victor Hugo, — qui, traîtreusement, parfois sans un cri d’alarme, étrangle les petits, en avait tué plus d’un.

Oh ! l’horrible, l’infâme maladie.

Quand Dieu répandit toute la longue série des misères et des affections humaines, il ne créa pourtant point celle-là, car elle est sauvage, elle est monstrueuse, elle est lâche surtout et il y a du Judas dedans.

Il y a de pénibles et douloureuses maladies qui torturent et martyrisent, contre lesquelles cependant le