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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

son établissement professionnel en même temps que les préliminaires de son mariage à l’automne.

Eh ! oui, les événements se sont bien précipités !

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Jean Pèlerin était-il assez épris pour souffrir éperdument, comme un personnage romanesque, de cette cruelle déception de son premier amour ? — Ce serait trop dire ! Il ne le savait pas encore. Il n’avait pas eu le temps de raisonner cet amour qui lui était venu inopinément, à la suggestion trop brusque de son protecteur : d’en rechercher la cause intime qui naît au cœur, comme le parfum au calice de la fleur, pour embaumer toute la vie.

Non ! Dans son dépit entre donc plus d’orgueil froissé que d’affection trompée, parce que, ce premier amour, il ne l’avait pas cherché, il ne l’aurait pas même rêvé. Il y aura là pour lui comme un remords dans l’éclosion de son sentiment juvénile, le remords d’une erreur qu’il n’aurait pas faite de lui-même, qu’il doit se défendre