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L’ŒIL DU PHARE

de son orgueil, dans la perspective d’avoir à s’attacher à ce besogneux ou de battre les pavés du port avec la cohorte de tant d’autres désœuvrés, lorsque ses pas distraits le conduisirent, à la veillée, une dernière fois, sur la grande terrasse où il aimait à repaître son esprit et ses yeux du spectacle de la vie heureuse. Le beau monde de la ville était là. Le paria s’y laissa entraîner sans plus de résistance qu’un débris d’épave dans le raz de marée. Un instant seulement une musique fascinatrice s’échappant de la rotonde du Château Frontenac lui fit dresser la tête, ce qui suffit pour lui laisser apercevoir à l’une des fenêtres du superbe édifice un couple fashionable jouissant du grandiose spectacle. Monsieur le docteur Hector Hardy et sa toute jeune épouse aiment tant le faste et la musique !…

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Au môle de la basse ville où se trouve amarré le bateau de Charles Després, un vapeur français du port de Brest serait aussi en partance pour le lendemain si l’on pou-