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L’ŒIL DU PHARE

esprit l’horizon des choses et des idées. Il lui est resté de ses lectures qu’il aimait tant à entretenir de récits de voyages, — nous savons cela, — des connaissances géographiques, même ethniques qui lui donneront bientôt sur ses camarades de peine un ascendant intellectuel dont il ne manquera pas d’apprécier plus d’une fois la valeur. Et dans cette existence de marin pourtant improvisée, il subira encore une fois comme l’impression déjà ressentie d’une vie déjà vécue : reflet de la vie de ses pères sur son état d’âme, comme celui du phare de Saint-Germain à la fenêtre du pignon rouge ?

Le négoce maritime l’entraîna au cours de l’hiver dans les grands havres du littoral français, jusqu’à Dieppe et Calais, sur la Manche, et jusqu’à Bayonne, sur l’Atlantique, changeant au besoin de bord et de service. Partout son esprit inquisiteur et sérieux s’occupa de compléter l’instruction à base religieuse et classique qu’il devait à la charité de son vieux curé. Cette instruction qu’il n’a pas voulu parfaire au