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LOIN DE LA TERRE NATALE

collège, il la recherche maintenant avec avidité dans ses pérégrinations, qu’il désire bientôt diriger vers les eaux du midi et du levant, où l’appellent les réminiscences de ses premières révélations puisées dans les livres. Quand il aura beaucoup vu, il pourra beaucoup abstraire et mieux comparer pour mieux apprécier ce qu’il y a de vrai et de faux dans la vie.


Un soir du mois de juin, sur la grande promenade d’un paquebot sorti du port de Marseilles, un couple de touristes américains s’entretient à la douce clarté du ciel étoilé dont les scintillations animent les flots bleus. Vêtus à la mode du nouveau monde, dont la population fortunée s’en va périodiquement d’accoutumée promener son opulence et son insouciance aux pays intéressants de l’ancien, ils jouissent à l’écart de l’agrément anticipé de cette navigation qui doit les conduire de Marseilles à Rome, de Rome à Naples et à Palerme. Le jeune homme plutôt sérieux s’impressionne visiblement de ce départ