Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
L’ŒIL DU PHARE

X

Retour et Départ


Il y eut grand émoi au village de Saint-Germain quand Jean Pèlerin, après dix mois d’absence, y arriva à l’improviste. Tous voulaient lui être sympathiques, parce que, victime d’un mauvais sort, il était resté digne de sympathie ; tous voulaient l’entendre, parce qu’il venait de loin. Ceux dont naguère encore la malveillance cancanière, qu’il avait tant redoutée, aurait pu s’exercer en s’amusant de ses déceptions, ne pensaient plus qu’à son dernier deuil et à son effort de volonté dans l’abandon. Mais personne ne fut plus sincèrement réjoui que le vieux curé, du retour de celui qu’il appela son enfant prodigue. Sa joie fut d’autant plus consolante qu’elle restait sans mélange ; que le front serein de ce prodigue, sa parole pleine de candeur et de