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RETOUR ET DÉPART

moyens de subvenir à vos œuvres paroissiales.

— Mais non, mais non ! mon cher enfant ; qui te parle ici de prêt ? Tu sais bien que je n’ai pas d’autres héritiers que toi, même chez des collatéraux. Et si tu étais notaire, tu appellerais ce que je veux te donner tout simplement un avancement d’hoirie, peu de temps avant mon décès maintenant. Mais je ne veux pas t’effrayer avec la langue de nos notaires, toi qui vas bientôt forcément parler celle des hommes d’affaires. Quant à mes œuvres paroissiales, je te prie de me croire un peu plus rusé que tu ne le supposes. Une fois millionnaire, — car tu vas devenir millionnaire, voyons, dans ce beau pays si riche et si généreux, qui attire un si grand nombre de nos bons canadiens-français, — quand tu seras millionnaire, eh ! bien, mes œuvres paroissiales, ou je me trompe beaucoup, ou mon Jean Pèlerin, se nommerait-il alors « John Pilgrim », ne les oubliera pas plus qu’il n’oubliera Saint-Germain, sa chère petite patrie, où resteront pour toujours attachés, suivant la