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L’ŒIL DU PHARE

sainte volonté de Dieu, le souvenir de ses plus grands regrets, et suivant la mienne, celui de son plus grand amour terrestre.

« M’as-tu bien compris, Jean ?

« Et si tu veux bien me comprendre, ne demande plus de délai comme un condamné, puisque, de ton propre aveu, après avoir un peu parcouru le monde, subi le contact des réalités méchantes ou non de la vie, tu as l’inappréciable bonheur de conserver un cœur épris d’un amour d’enfance. Cet amour-là sera ta plus grande richesse. »

Et Jean, facile à convaincre, cette fois, voulut bien comprendre.


Un mois plus tard, le mariage de Jean Pèlerin et de Rose Després mettait tout le village en émoi. Ce n’était pas la noce fastueuse de l’année précédente dont on avait si longtemps causé dans l’ébahissement ou quelque jalousie secrète, mais la manifestation des meilleurs sentiments que puisse éveiller l’humilité vertueuse. Et le départ très prochain du jeune couple pour le pays étranger ne faisait qu’ajouter à la