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FORTUNE LÉGUÉE ET FORTUNE ACQUISE

ne songeant plus qu’à sa survie. Un peu plus tard aussi, après t’avoir retrouvé loin de notre pays natal à l’un et à l’autre, j’ai senti à Rome, combien il faisait bon de vivre catholique, et en France, pendant les séjours répétés que nous y avons faits, combien j’étais fier d’être né français. Or, aujourd’hui que ma plus grande préoccupation est de préparer leur avenir, je veux que mes enfants soient avant tout catholiques, suivant l’ardent désir aussi de leur mère, mais de mentalité française puisqu’elle y consent par amour et générosité. À courir le monde, en observant les mœurs nationales des peuples, non pas ici dans ce grand creuset démocratique où elles fusionnent, mais là où elles ont été conservées pures de tout alliage, j’ai compris, comme l’a écrit Daudet, que l’on ne peut faire de la France avec de l’Allemagne. J’ai voulu comprendre encore, en étudiant, cette fois, la simple philosophie de la vie, au milieu des sociétés diverses, que le vrai bonheur en ce monde n’est pas la fleur du