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L’ŒIL DU PHARE

XIV

Sous l’œil du phare


On résiste malaisément aux attirances de l’amour propre. Une des formes multiples sous lesquelles s’accuse la griserie de cet orgueil est celle que l’on trouve dans l’adulation des siens. C’est peut-être ce qui faisait dire à l’ancien romain qu’il préférait le premier rang dans une bicoque au deuxième à Rome.

Dans le milieu social où ils sont venus vivre pour s’enrichir, les Pèlerin et même les Dupin sont restés confondus parmi un trop grand nombre de gens auxquels ils n’en sauraient imposer ni par leur mérite ni par leurs capitaux. Par ailleurs, les déférences de leurs subordonnés et ouvriers à gages peuvent leur paraître trop intéressées pour satisfaire désormais leur amour propre. « L’amour-propre est à l’esprit ce que la sensibilité physique est au corps ».