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L’ŒIL DU PHARE

momentanément ne songeront plus à mourir d’ennui.


Ils sont nombreux les touristes des États-Unis qui visitent Québec durant les jours d’été. Confortablement installés dans l’une des pièces somptueuses du Château Frontenac, nos trois citadins de Cincinnati, en cette fin de décembre, se demandent pourquoi on n’y viendrait pas avec autant d’intérêt et de curiosité en hiver !

De son boudoir, nid d’aigle qui domine et la falaise et la rade, madame Dupin avec son mari voit donc la belle neige canadienne, sur les hauteurs de Lévis et de Lauzon, sur les coteaux déboisés de l’Île d’Orléans, la large batture de Beauport et entre les contreforts des Laurentides, scintiller à perte de vue sous la lumière sans chaleur des matins ou le rayonnement encore plus refroidi des astres qui constellent la nuit.

L’enchantement leur met dans l’âme quelque chose de cette clarté blanche qui illumine et purifie les idées.