Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
268
L’ŒIL DU PHARE

l’irréfléchi qui croyait être sérieux dans ses conversations avec toi à bord du Dauphin.

« En France, ce fut pour moi un autre réveil, celui de l’âme française qui sommeillait sous une mentalité pseudo-américaniste, et dont il est si facile de retrouver l’expression dans l’histoire et les mœurs de nos pères, ici, partout au Canada. J’ai voulu en croire monsieur Hanotaux qui a écrit, comme pour toi et pour moi, ces paroles à retenir : — « Le Canada a charge d’âmes en Amérique, charge d’âmes et charge d’avenir. Il est par destination le défenseur des origines françaises et latines. Restez attachés au tronc ; là d’où vient votre sève, là où sont vos racines, là où est votre force, si le Canada cherchait une alliance ailleurs qu’en France il se dé-latiniserait inévitablement. »

À retenir encore ces paroles de Lacordaire : « Un peuple est un ensemble d’hommes unis par la force des mêmes idées et des mêmes sentiments, c’est-à-dire par leur âme ».

« La vie que j’ai voulu faire ne m’a pas attaché à ce sol natal où mon père n’était