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L’ARRIVISTE

sifflets. Plus on le conspua, plus le capitulard national affecta de vivre à l’anglaise. Résidant maintenant en permanence à la capitale avec sa famille, fréquentant chez l’élite des politiques, politiqueurs et politiciens, n’allait-il pas jusqu’à rougir franchement des « libres et intelligents électeurs » de Bellechasse qui poussaient l’ingénuité jusqu’à s’en aller le relancer de leurs intérêts et de leurs doléances au milieu de ce Capharnaum, Avec cela que cette langue française dont on lui faisait si grand état, il oubliera souvent, trop souvent de la parler, quand, à la Chambre, par exemple, il aura à répondre comme ministre à quelque interpellation même faite en français. Élevé au milieu d’une ville, il avait dès son jeune âge étudié la langue anglaise, qu’il parlait très-bien du reste comme tant d’autres Canadiens français, et au lieu de bénéficier de son bilinguisme, il allait trouver le moyen, dans son snobisme, de s’en faire une tare. Sans vouloir critiquer sa vie privée, ajoutons seulement