Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/204

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que l’on parlait anglais chez lui, autour de la table de famille comme au salon, et la langue française, pauvre Cendrillon, était reléguée à la cuisine.

Monsieur le ministre Félix Larive, représentant dans le cabinet fédéral le district français de Québec, était pourtant le défenseur naturel et constitutionnel de la langue française au Canada. Pauvre langue française ! Car les deux autres ministres bouche-trous dont nous ne parlerons guère, censés représenter la province de Québec, s’étaient très-facilement laissé déborder par l’encombrant Larive, et n’étaient pas là d’ailleurs pour faire du chauvinisme français à sa place ni pour entraver aucun de ses reniements.

L’esprit de monsieur le ministre commence toutefois à se peupler de papillons noirs. Sous le fait de ses occupations, de ses inquiétudes, enfin de tous ces brillants ennuis, qui tendent parfois à excuser la morgue d’un ministre sans déconcerter presque jamais les aspirations d’un ministrable, les déplaisirs de l’honorable