Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/211

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Félix Larive, quand il le voyait trop alarmé des protestations. Cependant, cette opinion de son nouveau collègue ne le rassurait pas plus que ses menaces ne l’auraient pu effrayer. Le discours inepte qu’il lui avait entendu prononcer et que la presse n’avait pas encore fini de disséquer et de ridiculiser, loin d’affermir sa volonté, le laissait en butte à une recrudescence de reproches. Bref, à la fin de son discours, s’il fit un dernier effort pour sauver le gouvernement des traîtrises du vote, on sentait qu’il était encore possible de lui faire ajourner, sinon abandonner totalement, la proscription de la langue française.

Au milieu d’un silence impressionnant, tour à tour les députés donnèrent leurs votes qui devaient faire époque dans notre histoire politique et nationale.

Non, ne disons pas que tous votèrent en silence. Car, lorsque monsieur le ministre Larive se leva pour livrer son nom au greffier et à la renommée, ce fut un trépignement dans les galeries, des