Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/236

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s’avance à pas précipités tout en cherchant à atténuer le choc et le glissement de sa sandale sur l’asphalte. Ne voyant que Guignard solitaire sur la petite terrasse qui domine la rade, avant de poursuivre sa marche vers son couvent de Limoilou, il s’approche pour reposer un instant son œil sur l’image de ces vaisseaux qu’on lui dit venus de France. Tête et pieds nus, les reins ceints du cordon de Saint-François, les mains dissimulées dans les larges manches de son froc, il respire bruyamment, moins oppressé peut-être du mouvement de sa marche que impressionné par anticipation de ces choses connues de France qu’il vient un instant contempler.

Il salue discrètement, presque timidement le monsieur qui est là seul et l’observe.

— « Trop tard, évidemment, dit-il, pour saluer à cette heure le drapeau de la France. Ah ! les voici, n’est-ce pas, un peu en amont ? Je vois les fanaux élec-