Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/240

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l’irrépressible besoin de pleurer, lui aussi, sa jeunesse apparemment stérile dans le sens vrai de la vie.

Il savait mieux maintenant que nos aspirations avec leurs déceptions, nos espérances avec leurs désillusions, nos succès avec leurs déboires, en l’absence de l’esprit chrétien, tout cela est déplorablement ici-bas marqué au coin du gré personnel ou de l’égoïsme parfois le plus subtil. Il avait d’ores et déjà suffisamment pratiqué les hommes, scruté le mobile de leurs actions sociales, pour savoir en quel percentage il faut en défalquer l’esprit d’arrivisme.

Où en était-il avec tous ses espoirs et ses projets qu’il avait aussi lui caressés ? N’avait-il pas été trahi dans tous ses projets, en commençant dans son amitié de jeunesse la plus sincère et la plus généreuse, ce qui est parfois plus pénible que de l’être dans ses amours ; car si la blessure faite au cœur paraît tout d’abord moins vive et moins lancinante, elle lan-