Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/241

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guit plus longuement purulente sous les ferments de l’ingratitude, et ne cicatrise jamais complètement.

Sans s’y être exposé pourtant plus que de raison, il avait donc pu connaître les espérances et les ambitions suscitées comme les déboires et les désenchantements mérités ou non de cette vie. Il pouvait se dire avec le sage dont Sophocle interpréta si bien la pensée : « Souvent au ciel, quelquefois même dans l’abîme, les espérances des hommes flottent sur une mer de mensonges. »

Qu’en était-il pour lui de ce problème de l’avenir plus ou moins impérieusement imposé à tant de fils de nos nombreuses familles roturières, forcés de déroger à l’occupation paternelle, sans toutefois pour cela sacrifier à la passion de l’arrivisme ?

Est-ce que la voie qu’il s’était tracée, la route qu’il croyait ouverte devant lui et dans laquelle il s’était si résolument engagé ne le conduisait pas à Damas ?