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APPENDICE III.

couche de ces formations successives sur lesquelles repose notre sol.

Les argiles à meulière sont utilisées sur quelques points pour la fabrication des tuiles, briques, etc., mais donnent en général, dans le canton de Dourdan, des résultats inférieurs à ceux que l’on obtient avec l’argile plastique.

Les meulières sont employées comme moellon, à l’état brut, dans les constructions ; très-compactes, très-résistantes, elles sont en quelque sorte indestructibles, mais nulle part dans le canton on ne les rencontre à l’état de silex carié, léger, susceptible de se tailler, comme on en trouve sur les hauteurs qui dominent la vallée de l’Yvette.

On trouve parfois dans les argiles à meulière, notamment entre Ponthévrard et Saint-Arnoult, au sommet de la côte du Goulet, du minerai de fer en grains agglomérés, formant une espèce de poudingue par petits blocs de 1 à 3 décimètres de diamètre.

6o — Plus haut c’est la terre argilo-sableuse que remue la main de l’homme ; cette couche, due aux dernières révolutions du globe, diluvium des plateaux, terrains remaniés des plaines basses, terrain de transport des vallées.

Pour l’homme instruit ou simplement attentif, qui sait observer et reconnaître ces tranches diverses de l’écorce terrestre que tant de déchirures naturelles ou artificielles nous révèlent, il y a plus qu’une science, plus qu’une curiosité satisfaite, il y a la réponse à mille questions pratiques, l’explication de beaucoup de lois mystérieuses.

Pourquoi, dans l’étendue d’un même canton, ces niveaux différents de nos puits ? — L’examen des diverses couches d’argile nous le découvre :

Un premier niveau se rencontre dans le terrain d’argile à meulières supérieures ; ces argiles retiennent les eaux superficielles et donnent lieu quelquefois à de petits suintements sur le talus des coteaux, mais ces infiltrations méritent à peine le nom de source.

Le second niveau, qui n’est pas général, se trouve vers la base du calcaire lacustre supérieur.

Les glaises à meulières inférieures produisent un troisième niveau qui n’a guère d’autre effet que de retenir les eaux pluviales dans des mares, à la surface des plaines du second étage dont ce terrain forme le sol. Elles sont rares dans le canton et n’existent qu’au nord.

Un quatrième niveau, au-dessus des glaises vertes, produit des sources nombreuses, souvent abondantes, mais d’un débit variable[1].

Un cinquième niveau se rencontre à la surface de l’argile plastique ; c’est celui des puits qui, à Dourdan, subissent le plus l’influence des

  1. Le 3e et le 4e niveau, nuls dans le canton de Dourdan, sont seulement mentionnés ici pour ne pas interrompre l’ordre des formations et parce qu’ils existent sur la limite du canton — communes d’Égly et d’Ollainville.