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TABLEAU GÉOLOGIQUE DE DOURDAN ET DE SES CANTONS.

longues sécheresses. C’est cette couche qui alimente les fontaines de Bonniveau, Saint-Laurent, la Râchée, et donne naissance à la rivière d’Orge.

Un autre niveau se trouve dans les sables inférieurs situés à la base de l’argile plastique ou à son contact avec la craie ; c’est celui qui alimente les puits abondants[1]. — Dans ce dernier cas, le relèvement de la craie aux alentours de Dourdan (surtout au nord), relèvement que suivent l’argile plastique et ses sables, détermine dans les puits une notable élévation des eaux. On voit, en effet, dans la plupart des puits qui atteignent les sables inférieurs ou le voisinage de la craie, les eaux prendre tout à coup une épaisseur de 10, 12 et 15 mètres. On pourrait donc, dans l’ouverture de ces puits, économiser une grande partie de la fouille et de la construction des murs de revêtement, en pratiquant dans l’argile plastique un simple forage avec tuyaux. Il est probable même que, dans certaines parties basses de la ville, on arriverait par un forage à obtenir de l’eau, sinon jaillissante, du moins s’épanchant à la surface du sol.

Pourquoi cette différence dans la qualité de l’eau de nos sources ? — Les unes sont pures, elles viennent des terrains argileux et sont filtrées par les sables ; les autres sont plus ou moins chargées de carbonate de chaux, elles sortent des couches marneuses et calcaires. D’autres sont plus ou moins ferrugineuses et passent pour médicinales, comme « la minérale » de Grillon, aux portes de Dourdan ; la fontaine de la Râchée, etc. Le sulfate et le carbonate de protoxyde de fer qu’elles contiennent proviennent très-probablement d’une réaction de l’oxygène et des carbonates terreux dissous par les eaux sur les pyrites assez abondantes dans ces terrains[2].

Pourquoi surtout cette variété infinie dans la fertilité, le rendement et la valeur de nos terres ? — La terre végétale est composée des détritus de la couche géologique subjacente, quelle qu’elle soit, modifiés par les agents atmosphériques et par une ancienne végétation dont ils enveloppent tous les débris. La culture et la main des hommes y introduisent chaque jour des éléments nouveaux. Sans doute, les qualités de cette terre tiennent beaucoup à sa composition chimique et à la quantité de matières organiques qu’elle renferme ; mais elles tiennent peut-être encore plus à la nature perméable ou imperméable du sous-sol et surtout à l’état physique de ses éléments, état duquel dépendent la quantité d’eau qu’elle peut absorber et retenir, la cohésion et la dureté plus ou moins grande qui succèdent à la dessiccation, etc.

Si, dans tous les temps, aux mêmes lieux, les titres du passé nous

  1. On pourrait ajouter qu’en perçant la craie à une assez grande profondeur, on obtient, sur les pentes, des puits qu’on peut regarder comme intarissables.
  2. A en juger par leur température, aucune de ces sources ne vient d’une grande profondeur, bien qu’il y ait dans la vallée de Dourdan un lieu dit les Fontaines bouillantes.