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CHAPITRE IV.

que les chanoines de Saint-Chéron prendront la cinquième partie des grandes dîmes des terres anciennement cultivées sur le territoire de Biaurepère de la paroisse Saint-Germain ; mais qu’ils n’auront rien à prétendre sur les terres nouvellement défrichées et la nourriture des animaux. Le couvent de Clairefontaine paiera une petite restitution pour le passé. Les chanoines de Saint-Chéron auront droit paroissial sur la maison que les chanoines de Clairefontaine possèdent sur Saint-Germain[1].

Le xiiie siècle est, pour l’église de Dourdan, l’époque des donations pieuses et des cessions charitables. L’exemple des rois est suivi par les grands seigneurs, et l’abandon de dîmes ou de menues redevances de la terre devient, pour plus d’un riche propriétaire de la contrée, un moyen de s’assurer après lui de fidèles prières ou de perpétuels anniversaires. La famille de Masserie figure parmi les plus généreuses. En mars 1230, Jean de Masserie engage au prieuré la tierce partie des dîmes des Granges-le-Roy. — En juin 1234, Jacquelin de Masserie, chevalier, du consentement de son frère Robert, fait don aux chanoines de Saint-Chéron de toute la menue dîme qu’il possédait dans les paroisses de Saint-Germain de Dourdan et de Saint-Léonard des Granges, et, en reconnaissance, lesdits chanoines s’engagent à célébrer chaque année, en mars, dans l’église de Saint-Chéron un anniversaire pour le donateur et sa famille. — En mars 1247, Jacques de Masserie et sa femme Agnès renoncent aux droits qu’ils pouvaient partager avec les chanoines de Saint-Chéron et les prieurs de Saint-Germain et des Granges, dans les dîmes des vignes établies ou à établir à Dourdan. Ils y renoncent pour eux et pour les bourgeois de Dourdan ou autres qui, de leur fait, pourraient élever quelques prétentions. Lesdits bourgeois prêteront une fois dans leur vie serment à Jacques ou à ses héritiers de ne point contrevenir aux présentes dispositions. Jacques, sa femme et leurs héritiers toucheront, une fois dans leur vie, cinq sous parisis par chaque arpent des vignes susdites, suivant l’estimation des arpents qui sert de base à la récolte des dîmes par les chanoines et prieurs.

En mai 1233, donation par Perrot Joly de la dîme qu’il avait à Dourdan et confirmation par Pierre Joly, en novembre.

En mai 1235[2], cinq hostises sises devant l’église de Saint-Germain sont données aux chanoines de Saint-Germain de Dourdan par Renaud du Château, avec les droits et revenus y attachés : trois sous et un setier d’avoine pour cens et taille de chacun des hôtes ; plus les corvées, droits de forragium, roagium, tunleium, justitia fusi sanguinis et latronis. En reconnaissance, chaque jour, les chanoines, à la première heure, célébreront une messe « dans l’oratoire du Crucifix » et entretiendront

  1. Pièce X.
  2. Et, peut-être bien antérieurement, vers 1178. — Voir pièce justificative XI.