Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 2, 1864.djvu/281

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DOUZIÈME HOMÉLIE. SUR LE PARALYTIQUE ET SUR CE TEXTE : MON PÈRE AGIT JUSQU’À PRÉSENT ET J’AGIS AUSSI. JEAN, 5, 17.


Cette Homélie et les dix qui précédent ont été traduites par M. l’abbé L. A***, professeur au collège de Saint-Dizier. ANALYSE. Le prédicateur comparé au laboureur. – Pourquoi Jésus-Christ se montre aux Juifs les jours de fête. – Guérison du paralytique. – Pourquoi Jésus-Christ interroge le malade. – Éloge du paralytique. – Pourquoi Jésus-Christ lui ordonne d’emporter son lit. – Jésus-Christ est égal au Père en puissance. – Exhortation à assister aux assemblées de l’Église.

1. Dieu soit béni ! à chaque assemblée je vois la moisson grandir, les épis mûrir, les gerbes se multiplier et l’aire se remplir. Il y a quelques jours seulement que nous avons jeté la semence, et déjà germent les fruits abondants de l’obéissance. Évidemment ce n’est pas la puissance de l’homme, mais la grâce de Dieu qui féconde l’Église. Telle est la nature de la semence spirituelle ; elle n’attend pas le temps, le nombre des jours, le retour des mois, des saisons ni des années ; dans le même jour, on peut jeter la semence et recueillir une moisson des plus riches. Le laboureur est obligé de beaucoup travailler et d’attendre longtemps. Il faut attacher les bœufs au joug, tracer de profonds sillons, répandre la semence à pleine main, aplanir la surface de la terre, recouvrir tout ce qu’on a jeté, attendre les pluies favorables, faire beaucoup d’autres travaux, et patienter encore de longs jours avant de recueillir les fruits. Ici au contraire, en été comme en hiver, on peut semer et moissonner, et souvent même dans un seul jour, surtout quand l’âme que l’on cultive est bien disposée. Telles sont vos âmes. Aussi est-ce avec une grande joie que nous venons à cette assemblée, semblable au laboureur qui travaille avec un zèle particulier le champ qui souvent a rempli son aire. Parmi vous une légère fatigue nous procure des fruits abondants. C’est pourquoi nous venons avec empressement vous distribuer les restes de nos premiers entretiens.
Nous avons parlé, la dernière fois, de la gloire du Fils unique de Dieu ; nous avons emprunté nos preuves à l’Ancien Testament. Nous continuerons aujourd’hui. Nous avons cité cette parole du Christ : Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi en moi. (Jn. 5, 46) Aujourd’hui, nous examinerons ce texte de Moïse : Le Seigneur Dieu vous suscitera du milieu de vos frères un prophète comme moi. Écoutez-le. (Deu. 18, 15 ; Act. 3, 22) Jésus-Christ renvoie donc les Juifs à Moïse, pour les attirer à lui par le moyen de ce prophète ; et