Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 2, 1864.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CINQUIÈME HOMÉLIE[1].

ANALYSE.


Ce discours tient au précédent, et a été prononcé immédiatement après. – Il est divisé en deux parties à peu près égales. – Dans la première, l’Orateur parle de la résurrection : il explique un passage de l’apôtre saint Paul, offre aux fidèles les motifs les plus propres à les consoler dans la mort des personnes qui leur sont chères, et les exhorte à se distinguer des infidèles par leur conduite comme ils en sont distingués par leur croyance. – Dans la seconde, pour les exciter à ne pas se laisser abattre par la tristesse quand ils voient mourir les personnes qu’ils chérissent le plus, il leur présente les exemples de Job et d’Abraham, qui tous deux ont montré un courage magnanime, l’un dans la perte d’un grand nombre de fils vertueux, l’autre dans le sacrifice d’un fils unique qu’il était prêt à immoler.

1. La parabole du Lazare nous a occupés pendant quatre jours entiers ; nous avons épuisé le trésor renfermé dans un corps infirme et rongé d’ulcères ; trésor non d’or et d’argent ni de pierres précieuses, mais de sagesse, de courage, de fermeté, de patience. Et comme dans les trésors matériels enfouis dans la terre, les yeux n’aperçoivent à la superficie que des ronces, des épines, des aspérités ; tandis que si l’on creuse, on rencontre de grandes richesses de même pour Lazare, nous n’avons aperçu au-dehors que des ulcères, nous avons trouvé au dedans des richesses immenses. Un corps languissant et faible renfermait une âme ardente et courageuse, et l’on voyait s’accomplir dans sa personne cette parole de l’Apôtre : Plus l’homme extérieur se détruit, plus l’intérieur se renouvelle. (2Co. 4, 16)

Nous aurions pu encore aujourd’hui parler de la même parabole, et combattre les hérétiques qui décrient l’Ancien Testament, qui se déchaînent contre les patriarches, qui aiguisent leur langue contre le Créateur de l’univers ; mais dans la crainte de causer de la satiété en traitant toujours le même sujet, réservant ces discussions pour un autre temps, nous allons nous occuper d’une autre matière. Une table qui n’offre qu’un seul mets engendre le dégoût ; au lieu que celle qui en présente un grand nombre, excite l’appétit par la diversité des aliments. Afin donc qu’il en soit de même pour nos instructions, nous allons retourner au bienheureux Paul que nous paraissions avoir abandonné, d’autant plus que le passage de l’apôtre qu’on vient de nous lire a beaucoup de rapport avec la parabole du Lazare.

Vous venez d’entendre saint Paul faisant retentir ces paroles : Je ne veux pas que vous ignoriez ce que vous devez savoir touchant ceux qui dorment du sommeil de la mort, afin que vous ne vous affligiez pas comme font les autres hommes qui n’ont point d’espérance. (1Th. 4, 12) L’Évangile et l’Apôtre s’expriment d’une manière différente ; mais ils se rapprochent pour le fonds des choses, et ont ensemble un accord parfait. Dans la parabole

  1. Traduction de l’abbé Auger, revue.