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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/140

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EXPLICATION DU PSAUME CXI.


1. « HEUREUX L’HOMME QUI CRAINT LE SEIGNEUR. »

ANALYSE.


  • 1. De l’amour pour les commandements de Dieu
  • 2. Bonheur du juste, même ici-bas.
  • 3. La justice de Dieu preuve de l’antre vie.
  • 4. En quel sens il est écrit que le Juste ne sera pas ébranlé.
  • 5. Fondement de la constance du Juste. Que l’aumône est un placement.
  • 6. Condition terrestre du méchant opposée à celle de l’homme juste et charitable.


1. Le début de ce psaume me paraît se rattacher étroitement à la fin du précédent, de sorte que ces deux psaumes forment pour ainsi dire un seul corps et une suite non interrompue. Le Psalmiste dit dans le précédent : « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. » Il dit ici : « Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur ; » les mots sont différents, mais le sens reste le même c’est toujours un avertissement de craindre le Seigneur. Là, il donne à celui qui le craint le nom de sage : ici il l’appelle heureux : tel est le vrai bonheur, tandis que tout le reste n’est que vanité, ombres, futilités : tant les richesses que la puissance, tant la beauté que l’argent. On dirait des feuilles qui tombent, des ombres qui passent, des songes qui s’envolent. C’est dans la crainte de Dieu que consiste la vraie félicité. Puis attendu que les démons aussi craignent Dieu et le redoutent, le Psalmiste nous avertit de ne pas croire que cela suffise pour le salut, en faisant ici ce qu’il a fait plus haut. Après ces mots : « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse », venaient les suivants : « Tous ceux qui agissent conformément à cette crainte sont remplis d’une intelligence salutaire ; » c’est-à-dire pratique après la croyance : de même ici, après avoir parlé de la crainte, il montre qu’il ne s’agit pas seulement de la crainte qui vient à la connaissance, laquelle existe même chez les démons, en ajoutant ces paroles : « Et qui a une grande affection pour ses commandements. » Par là il exige une conduite parfaite et une âme éprise de la sagesse. Il ne dit pas : Qui accomplira ses commandements, mais : qui a de l’affection pour ses commandements c’est-à-dire qu’il réclame quelque chose de plus. Quoi donc ? C’est de les accomplir avec empressement, avec zèle, d’être passionnés pour eux, de les exécuter ponctuellement : de les aimer, non pas en vue de la récompense promise à ceux qui s’y conforment, mais en vue de Celui qui les a promulgués ; de pratiquer