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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/169

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ou bien : « Sont-ils hébreux ? Je le suis. « Sont-ils Israélites ? Je le suis aussi. » (II Cor xi, 22) Ils avaient quelque chose de plus que les prosélytes, ceux qui étaient tels par leurs ancêtres, et c’est dans ce sens que le Psalmiste s’écrie : « Et le fils de votre servante. »
« Vous avez rompu mes liens. » Il ne dit pas, vous avez affaibli, mais « vous avez rompu », afin de montrer que désormais ils seraient sans effet. Ce qu’il entend ici par ses liens, ce sont les afflictions, les tentations et les dangers. Il y a des liens qui sont bons, dont on souhaite d’être enchaîné, comme dans ces paroles : « Le lien de la dilection (Eph. 4,3) », et « c’est le lien de la perfection. » (Col. 3,14) Il y a d’autre part un lien opposé à celui-ci : « Chacun est enchaîné par les liens de ses péchés. » (Prov. 5,22) C’est ce que veut faire entendre le Christ, quand il dit : « Pourquoi donc ne fallait-il pas délivrer de ses liens cette fille d’Abraham que Satan avait enchaînée ? » (Lc. 13,16) Isaïe lui-même dit du Sauveur : « Je vous ai établi pour être le réconciliateur des nations… pour dire à ceux qui étaient dans les chaînes, sortez. » (Is. 49,8-9) Il ne s’est donc pas contenté de délier ces liens, il les a rompus, ce qui est beaucoup plus : Que si l’on veut prendre ces paroles dans le sens anagogique et dire qu’il s’agit ici des liens du péché et de tout le vieil homme, on ne se trompera pas. Il y a encore, un autre lien, le plus beau de tous, que Paul ne quittait jamais, répétant toujours : « Moi, Paul, enchaîné pour l’amour de Jésus-Christ (Eph. 3,1 ; 6, 20) », ou bien : « Jésus-Christ pour l’amour duquel je suis lié de cette chaîne. » (Act. 28,20)
« Je vous sacrifierai une hostie de louanges (8). » C’est ainsi qu’au début, à la fin, partout et toujours, le Prophète paye à Dieu le même tribut. Il a commencé par lui dire : « Je prendrai le calice du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur. » Ici : « Je vous sacrifierai une hostie de louanges. » C’est-à-dire, je vous rendrai grâces, je vous louerai. « Et j’invoquerai le nom du Seigneur. » Pour nous faire comprendre comment c’est un sacrifice de louanges : « Je m’acquitterai de mes vœux envers le Seigneur, devant tout son peuple (9) ; à l’entrée de la maison du Seigneur, au milieu de vous, ô Jérusalem (10). » Ce n’était point par ostentation ni pour s’attirer de la gloire qu’il en agissait ainsi, mais pour exciter un semblable zèle dans tous lés autres et leur inspirer de prendre part à sa reconnaissance envers Dieu. C’est ainsi qu’agissent torrs les saints, invitant à s’associer à leurs louanges, non seulement les autres gommes, mais encore toute créature. Il n’y a rien qui soit plus agréable au Seigneur que la reconnaissance, non seulement dans la prospérité, mais même dans l’adversité. C’est la principale hostie, c’est la meilleure offrande. Ainsi agissaient, et Job. et Paul et Jacob. Ainsi ont agi tous les justes, témoignant à Dieu leur piété et leur gratitude, surtout au milieu des difficultés. Imitons ces exemples et rendons constamment grâces à Dieu, afin de mériter les biens éternels. Puissions-nous tous les obtenir, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient la gloire et l’empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.