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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/244

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EXPLICATION DU PSAUME CXXXVI.


1. « SUR LES RIVES DES FLEUVES DE BABYLONE, NOUS NOUS SOMMES ASSIS, ET LÀ, NOUS AVONS PLEURÉ AU SOUVENIR DE SION. »

ANALYSE.

  • 1. Les Israélites sont corrigés parla captivité qui les rend plus dociles aux volontés de Dieu, plus fidèles aux observances de leur loi et les guérit pour jamais de leur penchant pour l’idolâtrie.
  • 2. Prédiction et imprécation centre Babylone. Quand les prophètes lancent des imprécations, c’est qu’ils expriment non leurs propres sentiments, mais ceux de leurs peuples.


1. Brûlants regrets de la : cité perdue, brûlant désir du retour. Tant que ces hommes eurent leur bonheur dans lieurs mains, on les vit dédaigneux, insolents ; une fois qu’ils eurent tout perdu, alors ils ne montrèrent plus que des regrets. C’était pour réveiller leur amour que Dieu les bannissait de leur cité. C’est la conduite du Seigneur ; lorsqu’enivrés des biens qu’il nous donne, nous en perdons le sentiment ; il nous en prive, pour nous rendre plus sages ; et nous les faire désirer de nouveau. Mais pourquoi les voyons-nous s’asseoir sur les rives des fleuves ? c’est qu’ils sont captifs, emmenés sur une terre ennemie, loin de toutes murailles et de toute cité. « Nous avons suspendu aux saules qui sont au milieu de Babylone les instruments de nos chants ; » une autre version : « Nos cithares ; » une autre version : « Nos lyres : » Et pourquoi emportèrent-ils, eux captifs, ces instruments, qui leur étaient inutiles ? C’était encore un effet dé la prévoyance de Dieu, afin que sur une terre étrangère ils eussent des souvenirs de leur premier état ; c’était pour raviver leur affliction à la vue de ces emblèmes de leurs cérémonies. « Car, ceux qui nous avaient emmenés captifs, nous demandaient de chanter des cantiques, et ceux qui nous avaient enlevés, nous disaient : Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion (3). » C’était pour eux un grand avantage, que ces barbares voulussent entendre leurs cantiques. Et maintenant voyez comme la captivité les corrigeait ! Ils avaient jadis dans leur patrie perdu l’habitude de ces chants ; ils avaient renié leur religion ; ils avaient, de mille manières, foulé la loi aux pieds ; et ces mêmes – hommes, sur la terre étrangère ; se montraient exacts et fidèles observateurs de la loi ; malgré les instances, les menaces des barbares, qui les entouraient de tous côtés, qui voulaient les entendre, en dépit de tout, ils refusent de contenter leur désir ; ils leur opposent la loi, et cette loi, ils la, conservent avec fidélité. Quant à cette expression, « Ceux qui nous avaient enlevés », une autre version la modifie ainsi : « Ceux qui nous traitaient avec arrogance. » Ce qui revient à ceci : Ceux qui autrefois s’emportaient contre nous, et nous maltraitaient se sont adoucis avec le temps ; ils sont devenus plein