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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/243

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sommes descendus. Ce qu’il dit, revient à ceci Nos malheurs, l’oppression qui nous écrasait, ont suffi pour le fléchir ; car, dès le commencement, lorsque Dieu affranchit son peuple de la tyrannie des Égyptiens, Dieu ne dit pas j’ai regardé, j’ai vu leur conversion, mais « J’ai regardé, j’ai vu l’affliction de mon peuple, en Égypte. » (Ex. 3,7) « Et il nous a rachetés de la servitude de nos ennemis (24). » Pour ne pas énumérer lentement une à une les guerres, les irruptions, les victoires, les trophées, après avoir résumé d’un mot la série des triomphes, il passe tout le détail de ce qui a été fait pour les Juifs, il arrive à l’action générale de la Providence : « Il donne la nourriture à toute chair », autre version « Il donne le pain ; » autre version : « Donnant « le pain. » Ce n’est donc ni la terre, ni l’eau, ni l’air, ni le soleil, ni quelqu’autre créature qui produisent les fruits ; tout vient de Dieu seul. Maintenant, voyez ici, non seulement la puissance, mais la bonté ineffable. En effet ce que dit le Christ : « Il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants ; il fait tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes (Mt. 5,45) ; » c’est précisément ce que le Psalmiste exprime par ces paroles : « Il donne la nourriture à toute chair ; » c’est-à-dire, non seulement aux justes, à ceux qui font le bien, mais aux pécheurs, aux impies, à tous les hommes ; et c’est là surtout ce qui proclame sa puissance. Comprenez-vous que le psaume se propose principalement de nous conduire à la connaissance de Dieu ? et voilà pourquoi il commence et il se termine par des pensées générales. d’abord il parle du soleil, et de la lune, et des éclairs, et des pluies, qui ne sont pas des faits attachés à une partie seulement de l’univers ; et il termine en parlant de la nourriture commune de tous les êtres. Ensuite, après avoir bien établi que cette Providence est générale, il ajoute : « Louez le Dieu du ciel, parce que sa, miséricorde est éternelle (26). » Paroles qui montrent clairement que dans les espaces supérieurs comme dans les régions au-dessous, c’est toujours le même Seigneur, étendant partout sa prévoyance et ses soins. Donc pour tous ces biens, offrons-lui nos actions de grâces ; pour les bienfaits communs, pour les bienfaits particuliers ; pour sa bonté, pour son affection, pour sa puissance, pour sa sollicitude ; et, sans cesse, faisons ce que nous ordonne le Psalmiste : « Louez le Seigneur, parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle. » Voilà en effet un sacrifice, voilà une oblation, voilà ce qui plus que tout le reste nous rend Dieu propice, et nous assure sa bienveillance. Puissions-nous tous en jouir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’empire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.