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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/550

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vous éloignez de Dieu, vous mourrez. » (Deu. 4, 26) Ensuite, il montre que Dieu n’a jamais accordé à aucune nation de pareils bienfaits. Il détermine trois villes de refuge proche du Jourdain. De nouveau, rappelant les préceptes anciens, il dit : « Ecrivez ces et choses dans vos mains et sur les portes de vos maisons, et vous en instruirez vos fils. » (Deu. 6, 8-9) Après avoir annoncé quels maux fondront sur eux s’ils n’obéissent pas, il les rassure contre la crainte de leurs ennemis. De nouveau, il rappelle les préceptes anciens. En cet endroit il est écrit : « Veillez sur vous-mêmes (Id. 5, 13), » parole qu’il répète fréquemment ensuite. Il les avertit de ne point attribuer leurs victoires à leur propre bravoure, mais à la grâce de Dieu. En cet endroit il est écrit : « Dieu est un feu dévorant (Deu. 4, 24 ; Heb. 12, 29), » parole que Paul a placée dans l’épître aux Hébreux. Il les exhorte à ne point se laisser aller à l’orgueil, « car ce n’est point à cause de ta justice, ô Israël, » dit-il, « que les nations seront exterminées, mais à cause de leur propre impiété. » (Deu. 9, 5) Il les fait souvenir du veau d’or. En cet endroit, il est écrit : « Livrez à la circoncision la dureté de votre cœur et n’endurcissez point vos têtes. » (Deu. 10, 16) Il fait l’éloge de la terre promise. Là se trouve cette parole : « Lorsque vous aurez mangé et bu et que vous serez rassasiés, soyez attentifs. » (Deu. 6, 12-13) Il leur annonce des maux s’ils n’obéissent point, des biens s’ils obéissent. Il ordonne de bénir le mont Garizim et de maudire le mont Gébal. Il commande de détruire les idoles et les lieux qui leur sont consacrés. Il ordonne de ne point offrir à Dieu des sacrifices en tous lieux, mais dans celui que lui-même aura choisi. Il dit de ne point imiter les nations et de n’écouter aucun de ceux qui conseillent l’idolâtrie, même s’il opère des prodiges, que ce soit un ami ou tout autre, mais de lapider celui qui conseille ainsi, fût-il même un frère, et si une ville se laisse aller à l’idolâtrie elle sera détruite entièrement.

Il dit ce qu’il est permis de manger, et ce qui n’est pas permis. Il donne la loi pour la rémission des dettes, pour le renvoi et l’affranchissement des esclaves, pour les premiers-nés, pour la célébration de la pâque. En cet endroit, il est écrit : « Vous ne pourrez faire la pâque en aucune des villes que le Seigneur votre Dieu vous donnera, mais seulement dans le lieu que le Seigneur votre Dieu aura choisi. » (Deu. 16, 5) Il parle de la fête des semaines, de celle des tabernacles, des juges, des rois, si quelque jour ils ont le désir d’avoir un roi, des lévites et de ceux qui doivent être choisis pour cette fonction. Il est défendu de recourir aux purificateurs, aux enchanteurs, aux devins, aux augures et à tous autres semblables.

En cet endroit, il est écrit : « Dieu vous suscitera un prophète tel que moi. » (Deu. 18, 15) Il donne les prescriptions touchant les villes de refuge. Là se trouve écrit : « Que toute parole soit attestée par deux ou trois témoins (Deu. 19, 15 ; Jn. 1, 45), » et il est statué sur le faux témoignage et la peine qui lui est réservée. II dit qui l’on doit envoyer lorsque la guerre va s’engager, et ceux-là ne devront point combattre contre l’ennemi. Il exhorte à ne pas faire mourir les ennemis prisonniers de guerre, excepté ceux de sept nations. Et toutes les villes que vous prendrez, dit-il, vous les pillerez ; mais vous tuerez seulement les mâles. Tous ceux dont vous posséderez la terre, n’en laissez vivre aucun. Ne coupez pas les arbres à fruits, dit-il, pour en faire des pieux qui servent au siège.

Il établit la marche à suivre lorsque quelqu’un est mis à mort et que le meurtrier demeure inconnu. Si un homme a deux femmes, qu’il haïsse l’une et chérisse l’autre, et qu’il arrive que le premier-né soit le fils de la femme qui n’est pas aimée, on ne lui préférera pas celui de la femme qui est aimée davantage. II parle du fils désobéissant. En cet endroit est écrit : « Maudit est celui qui est pendu au « bois ! » (Deu. 26, 53) La malédiction était pour tous ceux qui n’accomplissaient pas la loi. « Maudit est celui qui n’observe pas les « prescriptions écrites dans ce livre ! » (Deu. 27, 26 ; Gal. 3, 13) Moïse parle pour ceux qui vivent sous la loi, et le Christ ne pouvait encourir cette malédiction, car il a accompli la loi, et, pendu au bois, il a détruit la malédiction par la malédiction[1].

Il ne faut pas négliger de porter secours même au bétail de son ennemi. Diverses lois sont portées, et en particulier sur le mariage ; des peines sont établies contre ceux qui violent les vierges. Moïse interdit l’assemblée à certains

  1. Mais Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, s’étant rendu lui-même malédiction pour nous, selon qu’il est écrit Maudit est celui qui est pendu au bois. (Gal. 3, 13)