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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/549

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le nombre de lévites est de vingt-trois mille, à partir de l’âge d’un mois et au-dessus. Ce recensement eut lieu à Araboth, dans la terre de Moab, au delà du Jourdain. Et il ne restait aucun de ceux que Moïse avait dénombrés dans le désert de Sina, à l’exception de Josué, fils de Navé, et de Caleb, fils de Jéphone. Les filles de Salpaad, de la tribu de Manassé, viennent après la mort de leur père qui ne laisse point d’enfant mâle, demander que son héritage et ses biens leur soient accordés. Dieu ordonne qu’il en soit ainsi, et si quelqu’un meurt sans avoir de fils, sa fille sera héritière, et s’il n’a point de fille son frère sera héritier, et s’il n’a point de frère ce sera le frère de son père.

Dieu fait voir à Moïse la terre promise du haut du mont Navo[1], et Josué, fils de Navé, est établi chef à sa place. Alors sont données aux fils d’Israël les prescriptions concernant les holocaustes, les sacrifices de chaque jour, ceux qu’il faut offrir le jour du sabbat, le premier jour du mois, au temps de la Pâque, dans le jour des semaines et dans le septième mois ; ce qui concerne les veaux est aussi réglé, c’est-à-dire la promesse que quelqu’un aurait pu faire. On arme douze mille hommes d’entre les Israélites contre Madian et Phinées marche avec eux ; ils mettent à mort les Madianites, cinq rois de Madian et le devin Balaam. Ils offrent à Dieu les prémices du butin et se partagent le reste. Les tribus de Ruben et de Gad, et la demi-tribu de Manassé, demandent à Moïse la contrée qui est au delà du Jourdain. Il la leur accorde après qu’ils ont promis de combattre avec les autres Israélites et de passer le Jourdain en armes pour faire la guerre avec leurs frères.

Moïse rappelle tout ce qui est arrivé depuis la sortie d’Égypte jusqu’au jour où les enfants d’Israël vinrent devant Jéricho. Il leur commande d’exterminer les idoles des nations. Il leur marque les limites de la terre promise, disant en quel endroit elles commencent et où elles finissent. Il parle de la terre qui doit appartenir aux lévites et des six villes de refuge dans lesquelles le meurtrier involontaire pourra trouver un abri et demeurer sans péril jusqu’à la mort du grand prêtre. Mais s’il est rencontré hors de la ville et qu’il soit tué par un parent de celui qui est mort, celui-ci ne sera point puni. Il ajoute quelques mots sur les lois relatives au meurtre. Les chefs de la tribu de Manassé vinrent trouver Moïse et ils lui dirent : Il a été jugé que les filles de Salpaad recevraient l’héritage de leur père, mais s’il arrive qu’elles se marient à un homme d’une autre tribu, qu’en résultera-t-il ? Ce qui est échu par le sort à notre tribu passera à une autre tribu. Alors, Moïse ordonna que tout homme prendrait une femme dans sa tribu, afin que l’héritage d’une tribu ne fût point transporté à une autre.



ABRÉGÉ DU DEUTÉRONOME

Moise raconte en abrégé tout ce qui est arrivé antérieurement, afin de remettre en la mémoire des Israélites les bienfaits de Dieu et leurs iniquités. Exhortation à ne point se livrer à l’idolâtrie. En cet endroit est écrit : « Tu « n’adoreras point les étoiles que le Seigneur « ton Dieu a disposées pour toutes les nations « qui sont sous le ciel. » (Deu. 4, 19) Ce mot, « a disposées pour les nations, » n’indique pas que Dieu ordonne aux nations d’adorer les étoiles ; mais comme le dit le bienheureux Paul : « Dieu les a livrés à leur sens réprouvé (Rom. 1, 28), » non parce qu’il les a livrés lui-même, mais parce que les voyant ainsi engagés et sans espoir de conversion, il les a abandonnés. Ainsi dans ce passage, « il les a « disposées pour les nations, » c’est-à-dire parce que les nations ont embrassé l’erreur, et qu’elles n’ont point voulu revenir, Dieu les a abandonnées.

Un peu plus loin, Moïse leur dit : « J’en prends à témoin le ciel et la terre, si vous

  1. Dans la vulgate Abarim, conformément à l’hébreu.