Aller au contenu

Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/572

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Comme le serviteur craint son maître, ainsi la lumière a été donnée à ceux qui vivent dans l’amertume, qui désirent le trépas et ne l’obtiennent pas (Job. 3, 19) Car la mort est un repos pour l’homme. » Eliphaz, le premier, répondant à Job, dit : « Cherche dans ta mémoire quel est l’innocent qui a péri, quels sont ceux qui gardent la vérité et qui ont été perdus sans ressource. La férocité du dragon s’est éteinte ; le fourmilion a péri parce qu’il n’avait point de nourriture ; les jeunes lionceaux se sont séparés fun de l’autre. Il n’y a point de créature vivante qui soit pure devant le Seigneur, ni d’homme qui puisse être justifié par ses œuvres. » (Job, iv, 7,11,17) « Les insensés, » dit-il, « prennent racine, mais leur nourriture est aussitôt dévorée, car ce qu’ils ont recueilli devient la nourriture du juste (V, 3) L’homme, » dit-il, « est né pour le travail, mais les petits des vautours gagnent les régions élevées de l’air. Dieu confond la sagesse des sages, et il dissipe les projets des habiles. Mais le Seigneur arrache du danger l’innocent et la septième tribulation ne l’atteint pas, » c’est-à-dire : aucune tribulation ne l’atteint. « Examine-toi donc pour savoir en quoi tu as péché. » (Id. 7, 13,19,1-17)

Première réponse de Job à Eliphaz : « Si quelqu’un pesait pareillement dans la balance la colère qui me frappe et mes douleurs, le poids de ma souffrance surpassera celui du sable de la mer. » (VI, 2,3) Et plus loin : « L’âne sauvage ne crie pas en vain, mais seulement lorsqu’il cherche sa nourriture. Le bœuf ne fait pas entendre ses mugissements lorsque le foin est dans la crèche. Ma force n’est pas celle des pierres, mes chairs ne sont pas de l’airain. » (Id. 5, 12) Et encore : « La vie de l’homme sur la terre est un combat ; elle ressemble au travail quotidien du mercenaire. » Et encore : « Si j’ai péché, que puis-je faire ? » Et encore : « Vous qui connaissez l’esprit de l’homme pourquoi m’avez-vous établi votre contradicteur ? » (VII, 1,20) Après Eliphaz, Baldad, le Sauchéot, s’adresse à Job : « Jusqu’à quand parleras-tu ? Un esprit abondant en paroles est sur les lèvres. Est-ce que Dieu sera injuste lorsqu’il juge ? ou Celui qui a fait toutes choses ne rendra-t-il pas la justice ? »(VIII2,3) Et encore ! « De même que le papyrus ne pousse point sans l’eau, et que l’herbe des prés est flétrie sans arrosage, en sorte qu’elle tient encore à la racine et ne sera point moissonnée, parce que avant d’être coupée elle est desséchée, ainsi sera la fin dernière de tous ceux qui oublient Dieu. » (II, 13)

Première réplique de Job à Baldad : « Je sais en vérité qu’il en est ainsi ; car, comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (IX, 2) Et encore : « Lui seul a étendu le ciel et il marche sur la mer comme sur un sol affermi ; ses mains ont fait la pléiade et l’étoile du soir. (VIII, 9) Qui résistera au jugement de Dieu ? Si je suis juste, ma bouche peut-être sera impie, et, si je n’ai point commis de faute, je ne m’en retournerai pas innocent. » (XIX, 20) Et de nouveau : « Ma vie est plus rapide que la marche d’un coureur. Reste-t-il un vestige de la marche du navire ou du vol de l’aigle qui cherche sa proie ? » (XXV, 26) Souvenez-vous que vous m’avez fait de terre et que de nouveau je retournerai en terre. Vous avez répandu comme le lait ma substance, et le reste. Je serais comme si je n’eusse point été. Pourquoi du sein de ma mère n’ai-je pas été porté dans la tombe ? » (X, 9,10,19) Après Eliphaz, Baldad avait pris la parole ; après Baldad, le Ménéen, vient à son tour suivant l’ordre dans lequel chacun espère l’emporter par ses discours sur Job. « Celui qui a parlé beaucoup écoutera aussi. » Et ensuite : « Ton visage brillera comme l’onde limpide. Dépouille-toi de les souillures et tu ne craindras point, et tu oublieras tes souffrances comme le flot qui s’est évanoui. Ta prière sera pareille à l’étoile du matin. » (XI, 2,15,17) Première réponse de Job à Sophar : « Vous êtes donc les seuls hommes et la sagesse mourra avec vous ? J’ai cependant un cœur comme le vôtre. » (XII, 2,3) Et ensuite : « Qui ignore que tout a été fait par la main du Seigneur, lui qui a dans sa main l’âme de tous les êtres vivants et l’esprit de tous les hommes. S’il retient les eaux, tout se dessèche, » dit-il, « et s’il les envoie, elles ravagent la terre. » (Id. 19, 10,15) Et de nouveau : « Qui sera pur de. toute souillure ? Personne de ceux qui auront vécu même un jour sur la terre. » Et encore : « L’arbre n’est pas sans espérance. Lorsqu’on l’a coupé,