Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/101

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toutes ces ressources, et à n’examiner que les différens motifs qui nous font prendre les armes, on voit assez où est la supériorité. Ici la pudeur combat, là c’est l’insolence : ici la pudicité, là la débauche : ici la droiture, là la mauvaise foi : ici la piété, là le crime : ici la fermeté, là la fureur : ici l’honneur, là l’infamie : ici le devoir, là la passion. D’une part sont l’équité, la tempérance, la force, la prudence, toutes les vertus armées contre l’iniquité, contre la lubricité, contre la lâcheté, contre la témérité, contre tous les vices. Et pour tout dire enfin, l’abondance est ici en guerre avec la disette, la raison avec l’aveuglement, la sagesse avec la folie, l’espérance la plus juste avec un désespoir total. Quand donc les hommes viendroient à nous manquer, les Dieux immortels ne feront-ils pas que de si grandes vertus écrasent tant de vices si affreux ?

XII. Ainsi, Romains, continuez à bien tarder vos maisons. Pour la sûreté de la ville, j’y ai pourvu, sans que cela vous cause ni trouble, ni embarras. J’ai fait savoir dans nos colonies, et dans nos villes municipales, l’évasion nocturne de Catilina ; elles se garantiront aisément de ses insultes. Quoique les Gladiateurs, qui est le corps sur lequel il comptoit davantage, soient mieux intentionnés que beaucoup de Patriciens, je ne