Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/184

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tres, ceux qui les ont engagés à faire la paix avec Philippe.

Philippe, dont le bon sens et le bon goût sont connus par bien d’autres endroits, dit ingénument, après avoir lu ce discours : [1] J’aurois moi-même donné ma voix à Démosthène, pour me faire déclarer la guerre, et je l’aurois nommé Général.

Je ne donne point l’analyse des deux dernières Philippiques ; car elles ne contiennent que les mêmes vérités, mises dans un nouveau jour : et d’ailleurs il est à propos que chacun fasse soi-même ces sortes d’analyses, parce que c’est le seul moyen de bien découvrir l’art de l’Orateur. Il n’y a de bon Orateur que celui qui est bon logicien. Commençons par examiner qu’est-ce qu’on veut nous prouver, et quelles preuves on emploie ; si elles sont claires, solides, concluantes. Voilà ce qui regarde la logique. L’art de l’éloquence consiste à mettre ces preuves dans l’ordre qui peut faire le plus d’impression, et à les exposer de la manière la plus capable de nous frapper

  1. On peut voir l’Histoire de Philippe, par Olivier, Tome II, page 156.