Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/77

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faite. Tiendront-ils, et contre nos légions Gauloises, et contre les milices commandées par Métellus, soit dans le Picentin, soit dans la contrée des Gaulois, et contre les recrues que nous faisons tous les jours ? Mais ceux que je crains ce sont ces hommes parfumés, et couverts[1] de pourpre, que je vois à toute heure voltiger dans nos places, assiéger l’entrée du Sénat, paroître même dans cette auguste assemblée. Je souhaiterois que Catilina les eut dans son camp : et jusqu’à ce qu’ils y soient, ce n’est pas au dehors, songez-y-bien, c’est au dedans qu’il faut chercher l’ennemi.

6. Je les crois d’autant plus formidables, qu’ils me savent informé de leurs mauvais desseins, et qu’ils ne s’en alarment pas. Oui, je sais à qui l’on a donné pour son partage l’Apulie ; à qui l’Étrurie ; à qui le Picentin ; à qui la contrée des Gaulois ; à qui la commission de brûler Rome, et d’égorger les habitans. Je sais toutes les mesures que les Conjurés prirent dans leur dernière assemblée nocturne. Hier j’en rendis compte au Sénat. Ils ne l’ignorent point. Catilina en fut lui-même si fort effrayé, que d’abord il disparut. Et ceux-ci qu’attendent-ils donc ? ils seroient dans une erreur bien grossière, s’ils comptoient que j’aurai toujours la même indulgence.

IV. J’ai réussi à ce que je voulois, à vous convaincre tous qu’il y a une Conjuration ; si ce n’est qu’on veuille dire que ceux qui marchent sur les traces de Catilina, ne se proposent point le but

  1. Il n’y avoit guère que les Sénateurs et les Chevaliers, mais avec des différences où il n’est pas nécessaire que j’entre ici.