Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/79

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de Catilina. Il n’est donc plus temps de pencher vers la douceur ; il faut un procédé rigoureux. Qu’ils se retirent, je le veux bien, et c’est toute la grâce que je puisse encore leur faire. Qu’ils ne laissent point languir Catilina en leur absence. Je leur dirai quelle route il prend : il va par la voie Aurelia : pour peu qu’ils se hâtent, ils le rejoindront sur le soir.

7. Quand cet égout ne nous infectera plus, heureuse alors, heureuse la République ! Par l’éloignement seul de Catilina, elle me paroît avoir déjà pris vigueur. Peut-on, en effet, imaginer quelque crime qui ne lui fût point venu dans l’esprit ! Y a-t-il dans toute l’Italie un empoisonneur, un gladiateur, un brigand, un assassin, un parricide, un faussaire, un fourbe, un débauché, un libertin, un adultère, une femme perdue, un corrupteur de jeunes gens, et pour tout dire enfin, un scélérat de quelque espèce que ce soit, qui ne convienne d’avoir été intimement lié avec lui ? Quel meurtre s’est fait sans lui depuis quelques années ? quelle prostitution dont il n’ait pas été le ministre ?

8. Pour séduire de jeunes hommes, quel suborneur eut jamais ses talens ! Plein lui-même d’un amour infâme pour quelques-uns, et servant les autres dans leurs plus honteuses débauches ; promettant à ceux-ci de les rendre lucratives, et faisant naître à ceux-là, non-seulement le désir, mais les moyens d’abréger les jours de leurs pères. Aussi voit-on que dans un moment il est venu à bout d’attrouper une étonnante quantité de scélérats, tant