Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/142

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intérêts, mais ces intérêts n’en proviennent pas moins d’un système d’usure exorbitant exercé sur les pauvres.

En 1869, les bénéfices du Mont-de-Piété se sont élevés à la somme de 784,737 fr. 53 c. N’oublions pas surtout les centimes ! ce sont les louis d’or des pauvres.

C’est peu, disent les financiers, habitués à des millions de bénéfices annuels.

Et vos bénéfices à vous, bonnes gens, qui êtes les clients habituels des Monts-de-Piété, de combien sont-ils ?

On dira aussi qu’il est prélevé un tant pour cent sur les opérations du Mont-de-Piété, en faveur de l’Assistance publique, pour les hôpitaux et les secours aux indigents. Ne pourriez-vous pas vous secourir mieux vous-même, et n’est-ce pas comme je l’ai dit, les pauvres s’assistant entre eux et à l’aide de leurs propres deniers, alors qu’on prétend les secourir officiellement, et que, les trois quarts du temps, il n’y a de place pour leurs vieillards et leurs malades ni dans les hospices, ni dans les hôpitaux ?

Il est établi également que les emprunteurs, constamment aux prises avec le chômage et la misère, se trouvent avoir des employés qui ne chôment jamais et sont payés très régulièrement : les appointements annuels des employés du Mont-de-Piété s’élevaient alors à 960,000 francs.

S’en tenant à l’année 1869, le rapport constate qu’il a été prêté 38 millions de francs sur une quantité considérable de gages d’une valeur réelle