Page:Clarac - Musée de sculpture antique et moderne, 1841.djvu/37

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revenir lorsque les occasions s’en présenteront. Nous tâcherons de rendre à chacune ce qui lui est dû et de la mettre à sa place. On ne peut pas toujours y parvenir, faute de documens sur les lieux où les statues ont été trouvées : nous le tenterons, et quelquefois, grâce à ceux qui nous ont précédés et qui ont jeté des lumières sur bien des sujets obscurs contre lesquels, avant eux, d'autres avaient échoué, nous pourrons arriver à des résultats satisfaisans. Tout en conservant souvent les anciens noms donnés à tort à des statues, et sous lesquels depuis longtemps elles sont connues, nous nous permettrons de discuter leurs droits. On me saura peut-être quelque gré d'avoir offert de plusieurs côtés quelques unes des statues les plus remarquables, soin que l'on n’avait encore pris que bien rarement dans des ouvrages d'archéologie et pour quelques cas particuliers, et cependant une statue dessinée avec exactitude sous plusieurs aspects présente plus d’intérêt et se fait mieux connaître à ceux qui ne sont pas à la portée de la voir.

Lorsque je l'ai pu, j’ai fait dessiner partout d'après les statues originales, souvent aussi d'après des plâtres. A leur défaut j’ai eu recours aux ouvrages gravés, et me suis servi de ceux qui inspirent le plus de confiance et dont il est inutile de donner ici la nombreuse nomenclature. Il n'est aucun des recueils de statues que je n'aie mis à contribution. Malheureusement dans ce grand nombre il en est beaucoup que l'on ne peut consulter avec toute sécurité, et l'on a souvent à regretter de n'être pas conduit par des guides plus fidèles. Mais enfin à l'impossible nul n'est tenu, et j'ai fait pour le mieux. Le travail serait trop facile et trop agréable si l'on n'avait affaire qu'à des ouvrages faits avec talent et en conscience, tels que le Musée Pio-Clémentin de Visconti, le Musée Capitolin de Bottari, le Musée Britannique de Combe, les Spécimens des Dilettanti, de Londres ; notre Musée par MM. Robillard Péronville, Pierre et Henri Laurent ; l'Augusteum de Dresde par M. Becker ; les Bronzes d'Herculanum ; la Galerie de Florence, par Vicar, aux frais de M. de Joubert, trèsorier des états de Languedoc, et surtout l'excellent et magnifique Musée de Bouillon. Ce sont de ces ouvrages, de ces beaux monumens qui font honneur aux pays et aux hommes qui les ont produits, et l'on ne saurait trop désirer de les voir se multiplier en faveur des arts et de ceux qui les cultivent. [XXXIV]