Page:Clarac - Musée de sculpture antique et moderne, 1841.djvu/38

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Mais il s’en faut de beaucoup que les grands recueils que je viens de citer, et que tous ceux qui existent, bons ou médiocres, malgré toutes les richesses qu'ils présentent, aient suffi seuls à former la collection que je publie. Outre toutes les statues qu'ils contiennent, j’en offre quelques centaines qui étaient inédites, et que j’ai tirées des magasins du Vatican, du musée de Munich, des collections Borghèse, Albani, de toutes celles d'Angleterre et des autres pays, où l'on s’est fait un plaisir de me permettre de les faire dessiner, et j'en ai un véritable à en témoigner ici ma gratitude au nom des arts, de l’archéologue et au mien.

Pour que ma collection fût plus complète et plus utile aux recherches des artistes et des savans, j'ai joint aux statues une foule de figurines, en terre cuite ou en bronze, intéressantes par leur beauté, leur sujet ou leur costume, Ce sera comme un dédommagement, et même plus fort que ce que l'on perdra, pour les statues qu'il ne me sera plus possible de me procurer. D'ailleurs beaucoup de ces statuettes peuvent être considérées ou comme des copies, ou comme des maquettes, des projets de grandes figures, et c’est un titre à l’intérêt. Telle et telle figurine en bronze de la Bibliothèque royale, du Musée britannique, des collections Blacas, Pourtalès, des terres cuites du cabinet Durand, sont certainement dues à des sculpteurs de mérite, et parlent autant en leur faveur que des statues de mesure ordinaire. Pensée, mouvement, expression, facilité et finesse de travail, tout y est ; elles sont grandes sous leurs petites dimensions. Que l’imagination les élève à la taille qu'elles auraient eue si un les avait exécutées, et elles prendront rang à côté des chefs d'œuvre de la statuaire : on le voit par les dessins qui offrent de la même grandeur les colosses et les figurines.

Ainsi que je l’ai annoncé dans mon prospectus, le Musée de sculpture antique et moderne sera terminé par une iconographie. J'aurais pu m'y borner, d'après celle de l’illustre Visconti, aux images des Grecs et des Romains, et c'est un assez ample recueil pour les études archéologiques. Mais j'ai pensé qu’il serait bon d'y réunir une suite de têtes de divinités tirées des médailles antiques les plus belles et les mieux conservées. Cette série, très riche en beaux types de figures variées, et offrant des caractères authentiques, ne sera pas sans intérêt pour les études du savant et de l'artiste : ils pourront [XXXV]