Page:Claudel - Connaissance de l’est larousse 1920.djvu/101

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Et comme le citoyen du Royaume, que le chemin met en présence de la capitale, cherche à en reconnaître l’immense ouvrage, c’est ainsi que le contemplateur, au pied de qui tient mal un vil soulier, envisageant Jérusalem s’étudie à surprendre la loi et les conditions de ce séjour. Ni ces nefs, ni le système et les républiques des coupoles et des pylônes ne sont soustraits aux exigences d’un culte, ni le mouvement et le détail des rampes et des terrasses ne sont indifférents au développement de la cérémonie. Les douves des tours, la superposition des murailles, les basiliques et les cirques, et les réservoirs, et les cimes d’arbres dans les jardins carrés, sont faits de la même neige, et cette nuance violacée qui les assombrit, peut-être, n’est que le deuil qu’une distance irréparable y ajoute.

Telle, un instant, dans le soir, m’apparut une cité solitaire.