Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/132

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armes des princes de Wales. Tout cet édifice est en bois peint en blanc et couleur de chêne. Les ornements sont en plaistic, composition particulière qui ressemble un peu au plâtre de Paris, mais qui n’est connue que de l’architecte. Les beaux jours, la musique se fait dans cet orchestre, dont les musiciens, tant pour la partie vocale qu’instrumentale, sont bien choisis. Le concert commence à huit heures et finit à onze.

« Sur une grande pièce de bois est un paysage qu’on appelle The Day-Scène. On l’ôte à la chute du jour pour découvrir une cataracte en transparent, dont l’effet est très brillant. Il est curieux de voir comment toute la compagnie court en foule, au son d’une cloche qui sonne à neuf heures pour avertir du moment où cette cascade est visible. On la recouvre au bout de dix minutes.

« Dans la partie du bosquet, en face de l’orchestre, sont placés quantité de tables et de bancs, et un grand pavillon de l’ordre composite, qui fut construit pour le dernier prince de Wales, dans lequel son petit-fils a soupé souvent les années dernières. On monte dans ce pavillon par un escalier double à balustrades. Le front est supporté par des pilastres de l’ordre dorique. Dans le plafond sont trois petits dômes, avec des ornements dorés d’où descendent trois lustres.

« Il y a dans cette pièce plusieurs tableaux, par M. Hay-man, tirés des pièces historiques de Shakespeare. Ils sont admirés généralement, tant pour le dessin que pour le coloris et l’expression.

« Le premier, en entrant dans les jardins, est une représentation de la tempête dans la tragédie de Lear.

« Le second est le moment de la tragédie d’Hamlet, où le roi, la reine de Danemark, au milieu de leur cour, donnent audience.