Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/243

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belles lèvres, jusqu’à ce qu’il la fît tomber doucement sur un coussin disposé pour la recevoir, et se coucha sur elle. Mais, comme s’il avait su notre idée, il ôta son mouchoir et lui découvrit la poitrine. Quels délicieux manuels de dévotion amoureuse ! Quel fin et inimitable modelé ! petits, ronds, fermes et d’une éclatante blancheur, le grain de la peau si doux, si agréable au toucher et leurs tétins, qui les couronnaient, de véritables boutons de rose ! Après avoir régalé ses yeux de ce charmant spectacle, régalé ses lèvres de baisers savoureux imprimés sur chacun de ces délicieux jumeaux, il se mit en devoir de descendre plus bas.

Il leva peu à peu ses jupes et exposa à notre vue la plus belle parade que l’indulgente nature ait accordée à notre sexe. Toute la compagnie qui, moi seule exceptée, avait eu souvent le spectacle de ces charmes, ne put s’empêcher d’applaudir à la ravissante symétrie de cette partie, de l’aimable Harriett, tant il est vrai que ces beautés admirables, étaient dignes de jouir d’une éternelle nouveauté. Ses jambes étaient si délicieusement façonnées qu’avec un peu plus ou un peu moins de chair, elles eussent dévié de ce point de perfection qu’on leur voyait. Et le gentil sillon central était chez cette fille en égale symétrie de délicatesse et de miniature avec le reste de son corps. Non, la nature ne pouvait rien offrir de plus merveilleusement ciselé. Enfin un ombrage épais répandait sur ce point du paysage un air de fini que les mots seraient impuissants à rendre et la pensée même à se figurer.

Son cher amant, qui était resté absorbé par la vue de ces beautés, s’adressa enfin au maître de ces ébats et nous le montra qui par sa taille méritait le titre de héros aux yeux d’une femme. Il se plaça et nous aperçûmes toutes les gradations du plaisir ; les yeux humides et perlés de la belle Harriett, le feu de ses joues annoncèrent le bonheur auquel