Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’expérience qui est libre d’accès et disposée à soutenir le siège, quoiqu’il ne soit peut-être pas aussi vigoureux que si c’était une attaque de jeunesse.

« Comme l’aventure du lord B… à Tunbridge fut à la fois heureuse et bizarre, nous pensons que le lecteur ne sera pas fâché d’en trouver ici le détail. À cette époque, les appartements, dans cet endroit, étaient loués par M. Toy, qui, sur le récit d’une hésitation dans sa voix et commençant tous ses mots par Tit Tit (n’importe l’interprétation que l’on donne à ce premier mot), fut surnommé Tit Tit[1]. Mme la duchesse de M… était dans cette saison à prendre les eaux ; se promenant un jour dans les jardins, elle aperçut, à travers un buisson, une plante sensitive qui lui parut si extraordinaire qu’après l’avoir bien remarquée elle la reconnut pour être celle d’un Tit Tit. Elle fut si frappée de sa longueur et de sa grosseur qu’elle résolut d’en avoir la possession ; dans ce dessein, elle alla jusqu’à offrir sa main au Toy ; mais malheureusement il se trouvait engagé et ne pouvait pas accepter l’honneur qui lui était proposé ; cependant Toy s’intéressant au vif désir de Son Altesse et s’étant aperçu aussitôt qu’elle avait envisagé avec transport la plante sensitive, voulant en outre rendre service à son ami Ned, il informa Mme la duchesse de M… que ce gentilhomme possédait une plante encore plus belle et plus sensitive que lui. Son Altesse fut tellement enchantée de cet avis qu’en peu de temps Ned fut en pleine possession de sa… fortune.

« Miss G…lle, la seconde personne sur la liste des visiteurs femelles de Mme Br…dsh…w, est grande et d’une

  1. « N’ayant point employé dans le cours de cet ouvrage aucune expression obscène, je me flatte que le lecteur suppléera à la traduction de ce premier mot. » (Note du traducteur.)