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AU SOIR DE LA PENSÉE

armatures d’observation, les sensations exacerbées, transmises de l’organisme local aux prolongements organiques plus ou moins ordonnés, couronneront de sentiments, d’émotions à des degrés divers, les relativités d’un connaître dont elles constituent la plus vive expression. Ce pourraient être les plus heureux tressaillements de notre vie où s’éclairent, s’échauffent, s’enchantent, dans un tumulte de méprises et de connaissances, des appels d’idéal si beaux qu’il pourrait suffire à notre ambition de les avoir entendus sans être tenus d’y répondre.

Les déterminations.

À le bien considérer, on ne peut voir, dans le phénomène de l’image photographique, que le simple retour des ondes vibratoires, dites « lumineuses », sur la surface qui les arrête et les renvoie, dans l’égalité de l’angle d’incidence et de l’angle de réflexion, — tel le cas de l’écho. La frappante similitude des mouvements vibratoires de la lumière et du son suffirait à imposer le rapprochement. Se heurtant à la surface qui s’oppose, le rayon vibratoire y laisse l’empreinte des chocs dont l’ensemble fait nécessairement l’image, qu’elle soit ou non révélée. Similitudes ou différences[1], toutes les activités cosmiques s’exercent par des ondes de rayonnements qui affectent de façons diverses les sensibilités de l’individu. En conséquence, chaque phénomène sensoriel est de réactions organiques au contact des ondes du dehors et du dedans, formant des associations et des disso-

  1. Sans s’arrêter aux longueurs d’onde, il suffit de rappeler que la vitesse de propagation de l’onde sonore, pure vibration mécanique, est de 340 mètres à la seconde, tandis que la vitesse de propagation de l’onde lumineuse (d’origine électro-magnétique) est de 300 000 kilomètres à la seconde. La lumière se propage dans « le vide », ce que ne fait pas le son. Le « vide » étant théoriquement « rempli » d’un on ne sait quoi impondérable et élastique que nous dénommons éther, la lumière est le produit de ses vibrations périodiques, et les compositions des différents phénomènes vibratoires font que la rencontre de deux phénomènes lumineux peut donner de l’obscurité.