Page:Clesse - Chansons, 1888.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4


Salut à toi, bière limpide et blonde !
Je tiens mon verre et le bonheur en main :
Ah ! j’en voudrais verser à tout le monde
Pour le bonheur de tout le genre humain.

À plein verre,
Mes bons amis,
En la buvant, il faut chanter la bière.
À plein verre,
Mes bons amis,
Il faut chanter la bière du pays !

1852.

LA FOURMILIÈRE


Air : À coups d’pied, à coups d’poing


A tout Dieu donnait une voix.
Seul, je rêvais au fond du bois,
Assis sur l’herbe printanière,
Quand je vis d’un tout petit trou,
Vingt fois moins grand qu’un petit sou,
Sortir, amis,
Un peuple de fourmis :
Oh ! la drôle de fourmilière !

Jusque dans le moindre détail
L’ordre présidait au travail
De la peuplade tout entière ;
N’ayant pas d’intérêt jaloux,
Chacun songeait au bien de tous.
Ô mes amis,
Les drôles de fourmis,
Oh ! la drôle de fourmilière !

Un autre peuple indépendant
Non loin travaille, et cependant
Point de douaniers à la frontière ;
Chacun échange librement
Houille, bétail, vin et froment.
Ô mes amis, etc.

Un insecte avec son fardeau
Glissa dans une goutte d’eau :
Pour lui c’était une rivière.
Soudain tout le monde arrivé
Fait la chaîne : un frère est sauvé !
Ô mes amis, etc.