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La mort frappe un des travailleurs
Et son enfant verse des pleurs :
Le voilà sans père ni mère.
L’enfant, sublime charité !
Par la peuplade est adopté.
Ô mes amis, etc.

Au souper un vieil ouvrier
Qui ne pouvait plus travailler
Des parts de tous eut la première ;
Plein de respect pour ses vieux ans,
On soutenait ses pas tremblants.
Ô mes amis, etc.

Puis, le soir venu, les fourmis
Avant de rentrer au logis
En commun ont fait la prière :
C’était un petit chant si doux
Que je me suis mis à genoux.
Ô mes amis, etc.

Et le cœur tout gros je me dis :
Mais les infiniment petits
Aux grands porteraient la lumière.
Ah ! que nous sommes loin de Dieu !
Quand pourrons-nous vivre en ce lieu
Heureux, amis,
Ainsi que les fourmis
Dans chaque humaine fourmilière ?

1851

FLAMANDS, WALLONS


CHŒUR[1]


B elges, chantons : Dieu reçut nos serments !
Les vieux échos de basses infamies,
Pour diviser les Wallons, les Flamands,
En font encor deux races ennemies
Halte-là ! sur nos bataillons
Le même étendard flotte et brille.
Soyons unis !… Flamands, Wallons,
Ce ne sont là que des prénoms ;
Belge est notre nom de famille,
De famille !

  1. Ces trois couplets, dont M. Delannoy a fait un chœur, devenu populaire à Mons et dans le Borinage, sont extraits de la chanson intitulée : Le Nom de Famille, réponse d’un Belge aux journaux allemands.